lundi 19 janvier 2015

Eh, une chrysalide! T'as compris la métaphore?


Salut, moi c'est Dentelle, j'ai 25 ans. Et je suis une pute.
Une prostituée.
Une péripatéticienne.
Une vendeuse de sexe.
Mais pas une salope, merci.

Ca n'a évidemment pas toujours été le cas. Je suis même plutôt sage en fait. Pas la femme dépravée qu'on peut s'imaginer.
J'ai été élevée par une famille aimante, ni riche ni pauvre, avec des frères et soeurs, une maison dans un village tranquille... Scolarité normale, pas de crise d'adolescence à s'arracher les cheveux, juste une fille normale.
Qui est partie un jour faire ses études loin de papa-maman, parce que ce sont des choses qui arrivent fréquemment.
Mes parents ne pouvaient pas vraiment m'aider financièrement, mon père montait à ce moment là son entreprise. J'ai donc pris une petite chambre universitaire, c'était pas cher, pas loin de la fac, et si je ne voulais pas être seule le soir en rentrant, je n'avais qu'à ouvrir la porte pour avoir l'impression d'être dans le couloir avec les autres.
Sauf que très vite, la bourse ne me suffisait plus. Une fois le loyer payé, je n'avais plus rien (donc oui, en clair je touchais grosso modo 150€ par mois) et il fallait encore que je mange (un peu), que je sorte (rarement), que je me déplace (c'est toujours pratique)...
Plus qu'une chose à faire: travailler!
Moi la grosse flemmarde qui se débrouille toujours pour ne pas bosser, voilà que c'était une question de survie. Mazette, diraient nos ancêtres. Du coup, je fais quoi? Mc Do? Plateforme d'appel? Mais non, c'est trop simple, trop sain! Pour moi ça sera plutot du strip-tease, parce que je suis une grosse rebelle et qu'une amie qui en fait pouvait me faire entrer dans le bar où elle bossait.
Ca m'a suffit un temps, puis il m'en a fallu plus, et si possible en me tuant moins à la tâche. Ma souplesse légendaire et mon sens du rythme commencaient à souffrir de la situation. Pourquoi pas escort alors?
A partir de là le glissement a été rapide: de l'escort qui pensait avoir juste à accompagner au restaurant ses clients pour tailler le bout de gras devant de la bonne pitance, je suis passée à la prostituée plutôt douée de son corps. Une fois que tu mets le doigt dans l'engrenage, c'est difficile d'en réchapper.
Ce blog ne sera pas un plaidoyer contre la condition étudiante. J'aurais très bien pu faire le choix d'un job bien plus normal et m'en sortir également. Mais je dois avoir un grain, un truc qui tourne pas rond comme on dit. Ici, je raconterai juste des anecdotes, des portraits de clients si loin du cliché pervers-pépère, des rencontres sympas, parfois des moments pas drôles.
Mais toujours, toujours des histoires de pute et des moments cul.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire